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11 Jan 2024

Il présente la même disposition que l'hôtel Bourlat-Roquerlan avec le jardin surélevé de la cour intérieure. Guillaume Besaucèle appartenait à une famille d'officiers de justice et d'hommes d'Eglise. II acheta cet immeuble à partir duquel il dirigea une florissante entreprise textile, puisqu'il laissa à son décès, en 1781, 300.000 livres. La mort le saisit alors qu'il était en pleine activité, si bien que l'on découvre dans son "magasin" des draps en cours d'élaboration et 220 quintaux de laine dans son grenier Un local particulier appelé "drossoir" abrite l'huile qui devait faciliter le cardage tandis que dans d'autres pièces de la cochenille attend pour la teinture et, de la toile d'emballage pour expédier les draps.

Sa bibliothèque s'orne de l'Encyclopédie et de 129 volumes, ce qui semble dénoter un personnage lié aux "talents" et à la basoche du fait de ses origines familiales, plus réceptif aux nouveaux courants de la seconde moitié du XVIIIe siècle que la plupart de ses confrères fabricants.

Par la suite, le propriétaire de la maison est Jean-Baptiste Marragon (1741-1829). Ancien contrôleur-général du canal, il est élu maire en février 1790, puis député à la Convention. Sous le Directoire, sa fortune est l'une des plus importantes de Carcassonne, il est ensuite receveur-général, mais, ayant voté la mort de Louis XVI, il fut exilé en 1816 et vécut avec son cousin germain, Ramel-Nogaret, à Bruxelles.

Claude Marquié – Carcassonne – Hôtels et maisons du Moyen Age à la révolution - Amicale laïque de Carcassonne – 1998