Le noir et le blanc ne sont pas considérés comme des couleurs et pourtant utilisés comme telles par les peintres. Souvent associés symboliquement comme des contraires, c’est pourtant distinctement qu’ils apparaissent dans la peinture.

Le noir est abondamment utilisé dans l’art paléolithique, comme en témoignent toutes les grottes ornées. C’est dès l’époque romaine, qu’il devient la  couleur de la mort et du deuil, ce qu’il reste au Moyen Âge. Un tournant s’amorce au 15e siècle, où il devient une couleur privilégiée du vêtement aristocratique, ce qu’il reste jusqu’à la fin du 17e siècle. Après une éclipse au siècle suivant, c’est au 19e siècle que des peintres tels Manet ou Renoir en font une couleur à part entière, tour à tour dramatique ou brillante. Il s’oppose souvent au blanc, qui a lui aussi une longue histoire dans la peinture occidentale, mais avec plus de constance comme un symbole de foi, de pureté, de lumière et d’éternité. Quant à l’art contemporain, il fait du blanc son panache ou son objet de scandale comme le fameux tableau monochrome blanc de Robert Ryman.

Cycle : La couleur dans la peinture occidentale au fil des siècles
La couleur. Quel vaste sujet tant elle joue un rôle fondamental dans l’art ! Elle est peut-être ce que nous percevons en premier lieu dans une œuvre et, comme le dit Delacroix, « la couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité ».
Ce cycle propose de porter un regard attentif sur les couleurs dans la peinture occidentale au fil des siècles, en les sélectionnant l’une après l’autre pour en montrer l’usage spécifique selon les époques.