Page précédente Le cimetière oublié de la gravette (1896 1953) Carte blanche à Claude Marquié Edifices divers Zoom de l'image A partir de 1846, l’ouverture du pont Neuf explique la construction de divers bâtiments au nord de la route de Narbonne, sur une partie de la commune dénommée la Gravette en raison de sa formation géologique qui la constitue et jusque-là vouée à l’agriculture. C’est ainsi qu’en 1883, l’ordre des Petites Sœurs des pauvres, voué aux personnes âgées ou indigentes, fait construire par C.-E. Saulnier un bâtiment qui sera dénommé la Roseraie après le départ des moniales, en 1973. L’ensemble comprenait une chapelle et deux ailes destinées, l’une aux hommes, l’autre aux femmes. Quelques années plus tard, il s’avère que le cimetière de la Cité, le seul existant sur la rive droite de l’Aude, est trop petit en raison d’une population en expansion, et dans la mesure où les caveaux de plus en plus nombreux occupent plus de place que les simples tombes. La municipalité, sur un terrain jouxtant au nord le couvent, inaugure en 1896 un cimetière dans lequel, à côté des pensionnaires décédés, tous les habitants de la Cité, de la Trivalle et de la Barbacane pouvaient acquérir un emplacement. Un demi-siècle plus tard, les constructions étaient montées de tous côtés à l’assaut du plateau Paul Lacombe, sous la forme de petites maisons individuelles. La réalisation la plus originale avait été celle de « maisons ouvrières » construites grâce à la loi Loucheur, de 1928, qui prévoyait la construction d’habitations à bon marché et de logements à loyer modéré, ancêtres des H.L.M. Ainsi était né en arrière de la Roseraie, un lotissement avant la lettre, dont les rues se coupant à angle droit portent les noms d’écrivains du XVIIème siècle. Le cimetière, des Petites Sœurs des pauvres, puis de La Gravette, s’avérant à son tour trop exigüe, le conseil municipal décida en 1946 la mise en place d’un espace plus vaste, à proximité de la métairie dénommée la Conte. Ce nouveau lieu de repos éternel fut inauguré en 1953, et trois ans plus tard, le cimetière de la route de Narbonne fut fermé, les corps exhumés puis ré-inhumés dans l’ossuaire de son successeur. Claude Marquié Outre les recherches d’ H. Alaux et de M. Andrieu, voir : Mariou (Philippe), Les cimetières, un art oublié, Vox Scriba, 2019.