"Le rouge, du pouvoir à la passion"

Le rouge est une couleur phare de la peinture. Les pigments rouges étant très présents à l’état naturel, la couleur est utilisée dès le Paléolithique. Dans l’Antiquité romaine, elle devient un symbole de pouvoir militaire et politique ; elle demeure au Moyen Âge et à la Renaissance synonyme de puissance et de richesse. Le rouge est l’apanage des princes. Pourtant, il est aussi le signe d’une des trois vertus théologales, la charité. Voilà pourquoi la religion  chrétienne attribue cette couleur à la tunique du Christ et à la robe de la Vierge Marie. 

Couleur du sang, elle évoque également la Passion du Christ et de là, les passions. Le néoclassicisme et le romantisme l’utilisent abondamment. Couleur du bonnet phrygien sous la Révolution, le rouge ne cesse d’être la couleur des révoltes et de la liberté. 

Le 20e siècle le conserve comme couleur de prédilection, de Matisse à Rothko en passant par Nicolas de Staël.

Cycle : La couleur dans la peinture occidentale au fil des siècles
La couleur. Quel vaste sujet tant elle joue un rôle fondamental dans l’art ! Elle est peut-être ce que nous percevons en premier lieu dans une œuvre et, comme le dit Delacroix, « la couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité ».
Ce cycle propose de porter un regard attentif sur les couleurs dans la peinture occidentale au fil des siècles, en les sélectionnant l’une après l’autre pour en montrer l’usage spécifique selon les époques.